Les toiles d'Alejandra Caballero parviennent à nous interpeller au même titre que celles d'Edgar Degas ou d'Edward Hopper: elles nous donnent accès à des scènes dominées par des figures humaines, surpris au milieu d'un acte intime (mais pas forcément intimiste), où l'on peut généralement voyez-les contemplatifs, solitaires ou isolés. Ce sont des détails très importants pour comprendre ce que l'artiste tente de formuler : ce qu'il nous propose est un récit pic torique d'un moment ou d'une situation de solitude, de concentration ou de réclusion en soi et il nous émeut en s'appuyant sur la représentation de personnages et d'éléments de composition qui nous poussent à les interroger, ne serait-ce que pour satisfaire notre propre curiosité.
Qu'est-ce que la jeune fille assise sur le lit regarde qui retient tellement son attention ? Quelles pensées traversent l'esprit de la femme contemplative dans la nuit ? À qui la fille dos à l'homme peut-elle appeler au téléphone ? C'est un jeu passionné qui nous oblige à participer en pénétrant la toile de manière voyeuriste et bavarde. Les portes et fenêtres mettent en évidence la multiplicité des situations dans lesquelles nous nous déplaçons : notre propre situation de spectateur, la situation qui entoure les personnages et la situation qui leur est extérieure et à nous et qui demande différentes manières de chercher pour essayer de trouver une réponse à nos questions, étant donné que toute interprétation dépendra des détails ou des nuances que nous plaçons au centre de notre intérêt (la fenêtre, le lit, la chaise, la lampe, etc.). L'activation de notre imagination, de notre capacité à deviner et de la subjectivité qu'exige le pouvoir de la narration (bref notre implication) rend possible le plaisir assuré de la contemplation.
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