En septembre, Corps er âme Gallery présente Jacques Gorde.
Le peintre Nîmois, célèbre dans plusieurs villes de France, en Allemagne et aux Etats-Unis, était à l’honneur en 2014 lors de l’exposition estivale du Pont-du-Gard. Décédé en 2009, il a également eu droit à la reconnaissance posthume de sa ville natale, puisque c’est l’une de ses œuvres qui été choisie pour l’affiche de la féria de Nîmes en 2010.
Inspiré par ce qui l’entoure, investi dans ce qu’il crée, l’artiste expressionniste a mis toute son âme dans ses œuvres depuis ses 17 ans, jusqu’à son dernier souffle. Son style, particulièrement reconnaissable, se trouve entre une réalité figurée et une abstraction figurative.
Dans son œuvre, il donne une place importante à la couleur, la lumière, mais son style est surtout marqué par la matière. Sa manie de travailler et retravailler chaque tableau jusqu’au dernier moment, en rajoutant des couches de peintures les unes sur les autres, par le jeu des transparences, crée des formes en relief sur la toile.
Véritable fil conducteur de sa carrière, les silhouettes de Jacques Gorde n’ont pas toujours d’origine. Parfois des femmes Africaines se détachent sur un fond sable, parfois les couleurs, les formes et les lumières laissent libre cours à l’imagination et à l’interprétation.
Des personnages, pas des portraits ni des personnes, mais des formes longilignes sans visage, parfois immobiles, et parfois animées d’un mouvement énigmatique. Ces silhouettes graciles, capturées dans l’instant, sont comme une marque de fabrique pour l’artiste. Un amateur reconnait le trait de Jacques Gorde, sa matière, la forme des personnages, peints les uns sur les autres, l’arrière-plan lumineux…
Venise, la ville de l’amour, a depuis toujours inspiré de nombreux artistes, et Jacques Gorde ne fait pas exception. Il y recherche, comme dans ses peintures urbaines, la trace de l’homme. Durant quatre décennies, grand coloriste, le peintre Nîmois a travaillé ses couleurs, diversifié sa palette, osant ajouter plus de tons et plus de contrastes dans ses œuvres.
Puisqu’il vivait dans le Sud, la lumière a toujours été d’une grande importance pour lui. Venise semblait donc l’endroit idéal pour le coloriste qu’il était. Les lumières et les couleurs, la brume et l’eau, les reflets et les éclats… C’est à Venise que Jacques Gorde parvient à maîtriser le rendu naturel de la lumière. Après avoir peint l’Afrique, New-York, Nîmes et ses corridas, voilà que l’Italie lui offre de nouveaux paysages, de nouvelles réflexions.
Lors d’un voyage à New-York, ce sont encore une fois les traces de l’homme que l’artiste cherche à représenter. Comme dans ses œuvres réalisées à Paris, Lisbonne ou Barcelone, elles prennent la forme de façades de bâtiments. Ce sont de grands buildings frappés par les lumières de la ville, qui prennent une forme plus abstraite sur ses toiles. Le crépis, les fenêtres, les néons, accrochent le regard de Jacques Gorde où qu’il se promène. L’extérieur des immeubles représente pour lui le masque qui cache l’intime au regard de la rue.
Ce ne sont pas les lumières naturelles de l’Italie ou du sud de la France, mais les couleurs d’une grande ville dont le Nîmois n’a pas l’habitude, et cette rencontre avec la verticalité rapproche les dernières œuvres de Gorde de l’abstraction.
Aujourd’hui, l’image que l’on garde de Jacques Gorde est celle d’un homme simple, qui aimait la vie, ses amis et sa famille et qui vivait la peinture de manière viscérale. Pour lui une journée sans peindre était une journée perdue... Mais c’est également l’image d’un artiste apprécié par un large public. Oui, sa peinture ne laisse personne indifférent. Ce sont tous ces aspects du peintre que Corps er âme Gallery veut célébrer dans cette exposition.
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