L'exposition « Togeth'Her »

Passionné d'art, le fondateur de l'agence de conseil en communication BB+ et co-fondateur de l'agence Magent'art ne s'arrête jamais ! C'est en 2016 que David-Hervé Boutin lance la première édition de « Artistes à la Une », une initiative à la fois artistique et engagée. D'abord avec Libération, puis avec Vogue en 2019. Pour la troisième édition, prévue du 4 juin au 4 juilllet au 2021 à la Monnaie de Paris, Togeth'Her donne cette fois-ci carte blanche à 26 artistes contemporains pour rendre hommage à 26 femmes inspirantes...

1. Quelle est la genèse de Togeth'Her ? Qu'est-ce qui vous a poussé à lancer cette initiative ?

L'initiative est née en 2015 juste avant les tragiques attentats de Charlie et du Bataclan. Notre idée était alors de défendre la liberté d'expression des artistes et de la presse en les faisant dialoguer. « Artistes à la Une » était né ! Une vente aux enchères des Unes réinventées par les artistes eut lieu au profit de RSF, Reporters sans Frontière. Trois ans plus tard, en 2018, alors que le mouvement #MeToo se propageait, j'ai eu envie de réitérer, avec Vogue et de nouveaux partenaires dont Sisley : une opération rendant hommage aux femmes qui avaient influé sur le cours de l'humanité, de Cléopâtre à Michelle Obama en passant par Hilma Alf Klint ou Isadora Duncan. « Artistes à la Une Togeth'Her » était né !

À gauche : Mouna Rebeiz, Portrait de Fairuz, 2020 / À droite : Alexandre Lenoir, Hommage aux femmes, 2021 (disponibles sur Artsper)

2. Comment choisissez-vous chaque année la trentaine d'artistes participant à ce projet ? 

C'est je dois dire le moment qui me procure le plus de plaisir ! Toute l'année je suis, découvre et échange avec des artistes, galeristes et écoles d'art du monde entier. Tout en cherchant à montrer des artistes d'origines géographiques, âges, sexes et styles différents, susceptibles d'intéresser le plus grand nombre, je leur propose de participer à l'opération. Je saisis ici l'occasion pour les remercier à nouveau de leur confiance !

3. Quelles sont les spécificités de l'édition 2021 ? Avez-vous des attentes particulières ?

Cette édition 2020-2021 a été assez rocambolesque. Planifiée avant la pandémie, reportée 2 fois, elle a enfin ouvert le 4 juin.  Cette année la spécificité est que les artistes ont choisi les muses et les causes auxquelles ils souhaitaient rendre hommage. Toutes ces femmes ont une aura, un charisme et un engagement que nous souhaitions encourager pour le monde de demain… Cette année, nous souhaitons aussi que l'exposition soit vue par le plus de groupes scolaires possible, d'où un partenariat avec le rectorat de Paris. 

À gauche : Olivier Masmonteil, Portrait de Salma Hayek, 2020 / À droite : Friedrich Kunath, Joni Mitchell never lies, 2020 (disponibles sur Artsper)

4. Ce projet caritatif et cette exposition marquent-ils votre volonté d'interroger la place des femmes dans notre société contemporaine ?

Interroger, grâce au regard d'artistes femmes et hommes, la place des femmes dans la société du 21e siècle était en effet important. Nous l'avions fait à travers les siècles avec l'édition précédente et c'était aussi passionnant. Les combats d'Isadora Duncan, Simone de Beauvoir ou Joséphine Baker rejoignent aujourd'hui ceux de Kamala Harris, Svetlana Aleksievitch ou Chimamanda Ngozi Adichie. 

5. Comment Artsper s'est imposé comme un partenaire essentiel à la réussite de ce projet ? 

Alors que les œuvres originales seront vendues du 30 juin au 6 juillet 2021 par la maison Artcurial, il nous est apparu comme une évidence - afin d'aider les causes et démocratiser l'accès aux œuvres -  de sortir de magnifiques estampes numérotées et signées par nos artistes et de les proposer à un large public grâce à l'expertise d'Artsper.

6. Et si, à votre tour, vous deviez faire le portrait d'une femme qui vous inspire, qui choisirez-vous ? Et pourquoi ?

Nombreuses sont les femmes qui m'ont inspirées depuis mon plus jeune âge; d'abord dans mon cercle familial - mes 2 grands mères étaient cheffes d'entreprises et dans les années 60 ça n'était pas facile - puis dans une sphère plus politique, j'ai eu la chance de rencontrer Simone Veil et Marceline Loridan. J'aime les femmes fortes, indépendantes et libres. Redécouvrir grâce aux artistes de Togeth'Her les parcours de Joséphine Baker, Niki de Saint Phalle ou Isadora Duncan a été pour moi très inspirant.