

Biographie
Jean-Paul Muslin ou l’usage profane du sacré
Jean-Paul Muslin est né en 1948 à Paris. Après des études à l’Ecole nationale Supérieure de Paris (1965-1971) et à l’UER de scénographie de la Faculté de Censier (1968-1971 avec Arthur Adamov), son parcours professionnel embrasse longtemps les arts plastiques et les métiers du spectacle.
Au-delà de la classification possible d’« art singulier », son travail de plasticien, à toutes les époques, s’articule autour du même « sujet » : le corps dans les tourments, la souffrance, l’érotisme et la mort. Son ami Guy Denis, galeriste et écrivain, le définit d’ailleurs comme un « artiste de l’agonie ». .
Depuis toujours, habité par une mémoire de l’horreur totale, il ne cesse d’interroger les mécanismes cachés à l’homme lui-même qui mènent à cette sorte d’éviscération mentale et laisse l’humain en lambeaux.
Dans son travail de plasticien, ainsi que dans certaines recherches théâtrales (« Procès de Gilles de Rais »), il va puiser chez Georges Bataille notamment, les clés de lecture possibles de cette « zone grise » évoquée par Primo Lévi dans son œuvre majeure « Si c’est un homme » et qui le hanta.
Ses poupées, ses suspensions, ses chutes et ses cascades, ses corps torturés, ses bronzes, tous représentent la forme interrogative la plus proche de la mémoire et la mémoire, c’est pour Jean-Paul Muslin, depuis sa malvoyance, le moyen unique de transmettre, de capter quelque chose de cette bibliothèque, banque d’images accumulée au fil des ans qui puise ni dans le beau ni dans le laid, mais dans l’énigme de la zone mortifère absolue (cf Primo Levi). C’est la mémoire de la mémoire qui va constituer le moteur sans lequel rien n’est possible de cette exploration des « zones grises » du monde.
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